Toute une part d'imprévu et de mystère hante les salles obscures. L'image la plus banale transposée sur l'écran génère une pulsion inattendue et un inaliénable plaisir. L'objet le plus insignifiant, le détail que l'on a de la peine à remarquer, prennent soudainement une vie qui leur est propre. Des forces inconnues à la recherche de nouveaux rapports s'opposent à la pauvreté des explications écrites, à ces longues descriptions si appréciées à l'époque et qui deviennent soudain désuètes, rebutantes comme certaines qu'André Breton cite. Pour Antonin Artaud, le mystère de la création poétique ne peut se réaliser pleinement à travers l'écriture. Il n'hésite pas à écrire "Toute écriture est de la cochonnerie". Artaud ne manifeste pas la même hostilité envers le cinéma, tout en étant parfaitement conscient des délicats mécanismes de la création et de la production cinématographique. Même s'il ne parle pas expressément de cinéma, André Breton est sur la même longueur d'onde qu'Artaud lorsqu'il écrit de n'éprouver nullement le désir de se faire un nom dans le monde des lettres et que le "démon littéraire" est bien loin de le posséder. Philippe Soupault exprime tout son transport intérieur pour le septième art capable de saisir au vol toute la richesse illimitée de combinaisons de la modernité. Apollinaire voit dans le cinéma d'aventure une source possible du renouveau de l'imagination comme les romans policiers, genre "Fantômas" transposés à l'écran. Ses "Calligrammes" sont une synthèse du mot et de l'image qui se complètent et se consolident mutuellement. Avec le cinéma les poètes pourront centrer un objectif tout à fait nouveau, réaliser "la belle épopée où se rejoindront tous les arts".

Le Septième Art en toutes lettres. Les avant-gardes historiques françaises et le cinéma

PROIA, Francesco
2014-01-01

Abstract

Toute une part d'imprévu et de mystère hante les salles obscures. L'image la plus banale transposée sur l'écran génère une pulsion inattendue et un inaliénable plaisir. L'objet le plus insignifiant, le détail que l'on a de la peine à remarquer, prennent soudainement une vie qui leur est propre. Des forces inconnues à la recherche de nouveaux rapports s'opposent à la pauvreté des explications écrites, à ces longues descriptions si appréciées à l'époque et qui deviennent soudain désuètes, rebutantes comme certaines qu'André Breton cite. Pour Antonin Artaud, le mystère de la création poétique ne peut se réaliser pleinement à travers l'écriture. Il n'hésite pas à écrire "Toute écriture est de la cochonnerie". Artaud ne manifeste pas la même hostilité envers le cinéma, tout en étant parfaitement conscient des délicats mécanismes de la création et de la production cinématographique. Même s'il ne parle pas expressément de cinéma, André Breton est sur la même longueur d'onde qu'Artaud lorsqu'il écrit de n'éprouver nullement le désir de se faire un nom dans le monde des lettres et que le "démon littéraire" est bien loin de le posséder. Philippe Soupault exprime tout son transport intérieur pour le septième art capable de saisir au vol toute la richesse illimitée de combinaisons de la modernité. Apollinaire voit dans le cinéma d'aventure une source possible du renouveau de l'imagination comme les romans policiers, genre "Fantômas" transposés à l'écran. Ses "Calligrammes" sont une synthèse du mot et de l'image qui se complètent et se consolident mutuellement. Avec le cinéma les poètes pourront centrer un objectif tout à fait nouveau, réaliser "la belle épopée où se rejoindront tous les arts".
2014
2705688986
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11564/647843
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