Pour les Indiens des plaines, le monde est, par essence, en continuel mouvement, comme les vents incessants qui y règnent, comme la migration continue des troupeaux de buffles. Dans un tel environnement, les vêtements doivent correspondre à la mobilité de ceux qui les endossent, et répondre également aux brutales variations climatiques qui sont la norme sur ces terres. Avant la venue des marchands blancs, les Indiens ont déjà acquis une remarquable technique pour confectionner leurs vêtements à partir de peaux de bêtes qu’ils écharnent, avant de les épiler et de les laver. Dans ces plaines les animaux ne manquent pas, et les Indiens n’ont que l’embarras du choix entre daim, antilope, élan, orignal, mouflon, loutre et castor. Ils préfèrent toutefois chasser le buffle dont la fourrure devient la matière première de leur habillement. Les costumes masculins peuvent varier considérablement du nord au sud, mais le pagne en demeure la base. Les franges, en cuir effiloché, suggèrent le symbole de la pluie dont l’importance est primordiale chez ces peuples. Elles peuvent aussi représenter, selon certains, le prolongement symbolique de l’âme, au-delà de l’habit. Chez les Natchez, l’habillement des princes indiens reflète leur divinité. Le soleil orne donc leur poitrine reflétant un symbolisme spirituel vibrant en parfaite syntonie avec leur manière d’être, et cet ‘art de la mise’ s’étend par analogie à d’autres tribus également. Les bijoux font également partie de la garde-robe des Indiens qui les portent autour du cou, des poignets et même aux oreilles. Pour s’assurer le concours des Indiens, principaux fournisseurs de fourrures, les Français utilisent comme monnaie d’échange une impressionnante quantité de bijoux en métal. Les Indiens exposent avec leur corps des tatouages de couleur bleue qui témoignent leur statut social. Les motifs les plus divers sont représentés allant des fleurs aux animaux ou encore aux étoiles et aux croissants et font de celui qui les porte un homme richement vêtu. Avant l’arrivée des Français, la tenue vestimentaire des femmes indiennes est tout ce qu’il y a de plus modeste: de simples tuniques et des jambières s’arrêtant aux genoux. Point de minauderie agressive et agaçante, mais une coquetterie prudente qui ne s’avance jamais trop loin.

Les vêtements des Indiens d'Amérique du Nord

PROIA, Francesco
2015-01-01

Abstract

Pour les Indiens des plaines, le monde est, par essence, en continuel mouvement, comme les vents incessants qui y règnent, comme la migration continue des troupeaux de buffles. Dans un tel environnement, les vêtements doivent correspondre à la mobilité de ceux qui les endossent, et répondre également aux brutales variations climatiques qui sont la norme sur ces terres. Avant la venue des marchands blancs, les Indiens ont déjà acquis une remarquable technique pour confectionner leurs vêtements à partir de peaux de bêtes qu’ils écharnent, avant de les épiler et de les laver. Dans ces plaines les animaux ne manquent pas, et les Indiens n’ont que l’embarras du choix entre daim, antilope, élan, orignal, mouflon, loutre et castor. Ils préfèrent toutefois chasser le buffle dont la fourrure devient la matière première de leur habillement. Les costumes masculins peuvent varier considérablement du nord au sud, mais le pagne en demeure la base. Les franges, en cuir effiloché, suggèrent le symbole de la pluie dont l’importance est primordiale chez ces peuples. Elles peuvent aussi représenter, selon certains, le prolongement symbolique de l’âme, au-delà de l’habit. Chez les Natchez, l’habillement des princes indiens reflète leur divinité. Le soleil orne donc leur poitrine reflétant un symbolisme spirituel vibrant en parfaite syntonie avec leur manière d’être, et cet ‘art de la mise’ s’étend par analogie à d’autres tribus également. Les bijoux font également partie de la garde-robe des Indiens qui les portent autour du cou, des poignets et même aux oreilles. Pour s’assurer le concours des Indiens, principaux fournisseurs de fourrures, les Français utilisent comme monnaie d’échange une impressionnante quantité de bijoux en métal. Les Indiens exposent avec leur corps des tatouages de couleur bleue qui témoignent leur statut social. Les motifs les plus divers sont représentés allant des fleurs aux animaux ou encore aux étoiles et aux croissants et font de celui qui les porte un homme richement vêtu. Avant l’arrivée des Français, la tenue vestimentaire des femmes indiennes est tout ce qu’il y a de plus modeste: de simples tuniques et des jambières s’arrêtant aux genoux. Point de minauderie agressive et agaçante, mais une coquetterie prudente qui ne s’avance jamais trop loin.
2015
978-88-6705-284-4
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