Dans la littérature française du XIXe siècle, le roman de l’artiste se constitue comme genre principalement à travers le roman du peintre, chargé de forger le portrait axiologique de l’artiste moderne. Trois œuvres en posent les jalons: «Le Chef-d’œuvre inconnu» de Balzac, «Manette Salomon» d’Edmond et Jules de Goncourt et «L’Œuvre» d’Émile Zola. Tout en pourvoyant l’image d’un roman de l’échec où l’impuissance créatrice devient la caution du désir d’absolu, ces œuvres mettent en regard la femme et l’artiste comme projection de la lutte s’engageant entre l’Art et la Vie pour que l’Art puisse affirmer sa primauté, justifiant rétroactivement l’existence même du genre. Le rapport de l’artiste et de la figure féminine se décline sous de multiples aspects qui engendrent notamment une réflexion esthétique sur les limites de l’expression artistique et sur la conception de l’art comme sacerdoce laïque. L’analyse de la figure féminine permet ainsi d’apprécier aussi bien le rôle que joue la femme dans la prise de conscience de la part de l’artiste moderne des changements qu’implique le nouveau régime vocationnel, que des raisons qui porteront le roman du peintre à être progressivement substitué par le roman de l’écrivain, contribuant à l’affirmation d’un roman autoréférentiel et de la subjectivité qui caractérisera la littérature française du XXe siècle.

Du roman du peintre au roman de l'écrivain. La figure féminine dans la fiction d'art du XIXe au XXe siècle

Federica D'Ascenzo
2022-01-01

Abstract

Dans la littérature française du XIXe siècle, le roman de l’artiste se constitue comme genre principalement à travers le roman du peintre, chargé de forger le portrait axiologique de l’artiste moderne. Trois œuvres en posent les jalons: «Le Chef-d’œuvre inconnu» de Balzac, «Manette Salomon» d’Edmond et Jules de Goncourt et «L’Œuvre» d’Émile Zola. Tout en pourvoyant l’image d’un roman de l’échec où l’impuissance créatrice devient la caution du désir d’absolu, ces œuvres mettent en regard la femme et l’artiste comme projection de la lutte s’engageant entre l’Art et la Vie pour que l’Art puisse affirmer sa primauté, justifiant rétroactivement l’existence même du genre. Le rapport de l’artiste et de la figure féminine se décline sous de multiples aspects qui engendrent notamment une réflexion esthétique sur les limites de l’expression artistique et sur la conception de l’art comme sacerdoce laïque. L’analyse de la figure féminine permet ainsi d’apprécier aussi bien le rôle que joue la femme dans la prise de conscience de la part de l’artiste moderne des changements qu’implique le nouveau régime vocationnel, que des raisons qui porteront le roman du peintre à être progressivement substitué par le roman de l’écrivain, contribuant à l’affirmation d’un roman autoréférentiel et de la subjectivité qui caractérisera la littérature française du XXe siècle.
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